L’univers musical et artistique des Secrets de la maison de France
Un roman en chansons d’hier et d’aujourd’hui
Au fil du récit, vous découvrirez de nombreuses références de chansons… Selon vos émotions, vos envies, le roman peut être savouré avec des petites musiques plein la tête. Bon, Madeline, Andréa, Adèle ou Agnieszka ont des goûts différents et n’appartiennent pas tout à fait aux mêmes générations… Le classement est par ordre alphabétique : prénoms, noms, titre de chanson… Euh, non, c’est l’inverse… Pardon, c’est dans l’autre sens… Enfin, bref, c’est aléatoire et comme on veut.
Chasing Pavement d’Adèle
If I ain’t got you d’Alicia Keys
Asimbonanga de Johnny Clegg
Je m’voyais déjà en haut de l’affiche de Charles Aznavour
Billie Eilish
Di Doo Dah de Jane Birkin : « Et moi je reste plus plate qu’un garçon… »
If I were a tree de René Aubry, dans la version Blue Lady dansée par Carolyn Carlson
Con Te, Partiro d’Andrea Bocelli
Ce soir, j’attends Madeleine de Jacques Brel
Cézanne Peint chanté par France Gall.
Ariana Grande
Stone cold de Demi Lovato : « Si le bonheur c’est elle, j’en suis heureuse pour toi… »
Diana Krall
Là-bas, par Jean–Jacques Goldman et Sirima
She, d’Elvis Costello : « Où qu’elle soit, je dois être… »
Diego, Libre dans sa tête, chanté par Johnny Hallyday
Make you Feel my Love de Bob Dylan, chanté par Adèle : « Je pourrai te rendre heureuse, donner vie à tes rêves… »
J’ai demandé à la Lune d’Indochine
La musique Gonna Fly Now de Bill Conti du film Rocky I
Poker Face de Lady Gaga : « Je veux les prendre comme on le fait aux jeux du Texas… Non, il ne peut pas lire mon visage impassible… Oh, whoa, oh, oh… »
Destinée de Guy Marchand
Massive Attack, Norah Jones
Tubular Bells de Mike Oldfield
Glory Box de Portishead : « Je suis tellement fatiguée de jouer… Give me a reason to love you, donne-moi une raison d’être une femme. Je veux juste être une femme… »
Tout va très bien Madame la Marquise, chanté par Ray Ventura
Sacred Spirit des Indiens d’Amérique
Sade
Love me tender, Love me true… d’Elvis Presley
Sexual Healing de Marvin Gaye : “Get up, Wake up…”
Shania Twain
Suzanne Vega
Taylor Swift
Cucurrucucu Paloma par Caetono Veloso
I will always love you de Whitney Houston
Je vais bien, tout va bien, je suis gai, tout me plaît, de Dany Boon
We are the world d’USA for Africa
La Marseillaise
Les comédies musicales de Broadway
La comptine Dans la forêt un grand cerf regardait par la fenêtre…
Un roman en peinture avec Claude, William, John et Piet, peintres de la couleur et de la lumière.
Certaines et certains d’entre vous se sont intéressés aux techniques picturales d’Andréa et d’Adèle décrites dans le roman. Comme je ne veux pas le « spoiler », je vous renvoie aux sites spécialisés sur la peinture. Mais puisque vous aimez les histoires, autant en profiter pour vous révéler quelques anecdotes sur l’enfance et la vie de ces peintres cités dans « Les secrets de la maison de France ».
Commençons par notre ami Claude puisque toute une partie de notre récit se situe en Lorraine. Claude Gellée, dit Claude « Le Lorrain » naquit à Chamagne dans les Vosges (dans le duché de Lorraine) en 1600 et décéda à Rome en 1682. Ayant la chance d’aller à l’école du village, il se caractérisa par le fait de n’apprendre quasiment… rien, pas même à écrire. En désespoir de cause, ses parents le mirent en apprentissage chez un pâtissier.
< Port avec l’embarquement de Santa Úrsula – 1641
Malheureusement, ces derniers décédèrent alors qu’il n’avait que douze ans. À quatorze ans, Claude suivit une troupe de pâtissiers qui se rendait à Rome. Il trouva du travail en tant que tel auprès du peintre Agostini Tassi. Pour les gourmands, c’est à cette époque que notre ami Claude aurait inventé la « pâte feuilletée » (Eh oui !).
Il assura différentes corvées et broyait, notamment, les couleurs de son maître. Il l’observa puis s’essaya à la peinture. Ses dons étonnèrent tant Tassi que ce dernier commença son éducation.
Passons sur son irrésistible ascension et ses différents voyages en France et en Suisse. Claude peignit des paysages, des ports avec des scènes d’embarquement et s’intéressa particulièrement aux effets de la lumière. Le pape Urbain VIII et le roi Philippe IV d’Espagne lui commandèrent des toiles. Des faux tableaux à son nom commencèrent à circuler. Pour éviter toute contrefaçons, Claude le Lorrain inventa un procédé original et efficace. Il reproduisit sous forme de dessin chacune de ses œuvres dans un recueil appelé Liber Veritatis (Livre de la Vérité). Pour chaque tableau, il précisa le titre, la date et le nom du commanditaire. Il répertoria toutes ses œuvres jusqu’à sa mort, soit près de 200 tableaux.
Turner découvrit le Lorrain alors qu’il avait une vingtaine d’années chez un collectionneur à Londres. Il fut si ému qu’il « se sentit tout chose, se troubla et fondit en larmes », rapporte un contemporain.
Claude Le Lorrain fut le premier artiste à placer le soleil directement au centre de l’œuvre. Turner s’inspira du travail de son aîné sur la lumière, les ciels et l’eau, et nimba ses paysages anglais de la lumière d’Italie des toiles de Claude.
Pour sa part, William Turner naquit en 1775 à Londres et décéda dans la même ville en 1851. Il fut peintre, aquarelliste et graveur. Appartenant au courant romantique anglais, son œuvre fut marquée par une recherche novatrice audacieuse qui le fait considérer, avec son contemporain John Constable, comme un précurseur de l’impressionnisme.
> Surnommé le « peintre de la lumière », Turner reste un des plus grands maîtres anglais des paysages à l’aquarelle.
William était le fils d’un barbier-perruquier et sa mère, Mary Marshall, était issue d’une famille de bouchers. Neurasthénique, elle perdit progressivement la raison et entra 1799 dans un asile pour y mourir 5 ans plus tard. L’une des raisons de sa folie fut probablement le décès de la jeune sœur de William, née en 1778 et décédée avant ses six ans. Malgré tout, il semble que l’enfance de Turner fut chaleureuse. Il observait les bateaux qui accostaient sur la Tamise, et côtoya les nombreux artistes qui vivaient dans le quartier populaire de Covent Garden.
Comme on lui supposait une santé fragile il fut envoyé à l’âge de dix ans en 1785 chez un de ses oncles maternels à Brentford petite ville sur les rives de la Tamise, puis ensuite dans le Kent, au bord de la mer du nord. Il y fut scolarisé. C’est à cette époque qu’il commença à produire des dessins que son père, très fier —— et cela n’allait pas du tout, mais alors pas du tout de soi, à l’époque, de choisir une carrière artistique dans une famille d’artisans ! —— exposait à la vitrine de son commerce et vendait pour quelques shillings.
Sa technique reposait sur l’utilisation de croquis au crayon sur place. Il s’intéressa notamment à l’architecture puis aux paysages. À 14 ans, il obtint son premier emploi de dessinateur chez un architecte. Il réalisa des aquarelles et se passionna alors pour le « paysage topographique» très en vogue à l’époque. Il entra en 1789 à quatorze ans à l’école de la Royal Academy après un essai et une épreuve technique.
Londonien jusqu’au bout des ongles, Turner conserva l’accent cockney toute sa vie. Il est décrit comme rustre ou avare et, avec l’âge, devient de plus en plus excentrique et taciturne. Il était aussi amateur de tabac à priser, grand buveur et amateur de chats.
Il avait peu d’amis et de proches, à l’exception de son père qui, travaillant pour son fils comme assistant et manager, habita avec lui jusqu’à sa mort en 1829. Il ne se maria jamais mais eu une relation avec la veuve d’un musicien. Il voyagea beaucoup en Europe, contrairement à John Constable, amoureux de la campagne londonienne.
William Turner n’oublia jamais sa dette à Claude Lorrain, stipulant dans le leg qu’il fit de ses œuvres à la National Gallery que deux de ses tableaux devaient être exposés impérativement entre deux toiles de Claude Lorrain (« L’embarquement de la reine Saba » et « Le mariage d’Isaac et Rebecca »). Il dépassa peu à peu son maître, poussant toujours plus loin le rendu de la lumière, des vibrations de l’air et des reflets sur l’eau, créant de merveilleux fondus lumineux.
Turner légua la totalité de ses œuvres à l’État britannique et souhaita qu’une grande partie de sa fortune fut utilisée pour la construction d’un hospice pour les peintres âgés. Il donna une somme à sa gouvernante, une autre pour la création d’une chaire d’enseignement paysager à la Royal Académy, etc. faisant ainsi démentir par sa générosité tous ceux qui l’avaient traité d’avare.
Turner est aussi le peintre de l’éveil de l’Angleterre à l’ère industrielle. Dans « Keelmen Heaving in Coals by night », des marins déchargent le charbon des bateaux la nuit, à la lueur d’immenses torches, pour répondre à la demande dévorante de l’industrie. La lune a pris la place du soleil au centre de la toile.
John Constable (1776-1837) fut contemporain de Turner et également un peintre paysagiste britannique.
Lorsque nos héros, Madeline et Andréa, se rendent à une cousinade en Angleterre, ils traversent le Comté de Dedham dont le paysage, traversé par la rivière Stour, inspira John Constable.
Le père de John était un marchand de grain très aisé. D’abord destiné à devenir prêtre puis à prendre la succession paternelle, John fut finalement envoyé pour étudier la peinture à 19 ans à la Royal Academy de Londres. Tombé fou amoureux d’une jeune femme des environs, il ne put l’épouser qu’après 5 longues années, son père trouvant qu’il n’était pas assez doué. Le couple eut 7 enfants et le décès de son épouse par la tuberculose bouleversa John. Il réussit par ailleurs à dilapider tout l’héritage de sa femme en investissements hasardeux.