Interview sur Le dernier Temps-es


Interview sur Le Dernier temps

Le Dernier Temps : un roman hors norme ?

-) Jean, comment as-tu eu l’idée d’écrire une histoire pareille ?

J’ai écrit « Le Dernier Temps » après avoir vu le film « Gandhi » de Richard Attenborough. J’ai été très impressionné par une scène, historique, où hindous et musulmans se tiennent debout face aux policiers et ne répondent pas à leurs coups. Je me suis demandé si une attitude non-violente était encore possible dans notre monde.


-) Et c’est le cas ?
Les études montrent que si la non-violence ne marche pas à chaque fois, elle reste plus efficace que la violence.

-) Mmm. Il faut être sacrément courageux en tous cas. Parle-nous de cette étonnante couverture.

J’ai été contacté par un artiste peintre aérographe internationalement connu, et je te laisse aller voir sur son site ce qu’est un peintre aérographe, qui s’appelle JJ Vitiello. L’homme et la femme de la couverture sont extraits d’un de ses tableaux qui a gagné le Prix« Mona Lisa La Joconde ». Ce Prix international d’art a été remis en 2019 par l’Academia Italia in Arte nel mondo associazione culturale, dans le cadre de la diffusion de la connaissance, de la défense, et de l’affirmation de l’Art et des Droits de l’homme.
Séduit par mon roman « Les secrets de la maison de France », JJ Vitiello, qui est devenu un ami, a offert son œuvre comme couverture au roman. Cet artiste a d’ailleurs été invité à l’Exposition Universelle de Dubaï en 2022.

Découvrez l’artiste JJ Vitiello.


-) Cette sculpture d’un homme et d’une femme dos à dos qui fusionnent leurs pensées est impressionnante. Et si tu nous résumais l’histoire ?
Les Errants, peuple nomade issu de la diaspora terrienne, reviennent sur leur planète d’accueil, transformée entre-temps en base industrielle. Un anthropologue, Joar, est envoyé pour sonder leurs intentions. Mais sa rencontre avec une jeune autochtone, Phéelle, bouscule ses convictions. Il découvre une communauté différente de toutes celles qu’il a étudiées jusque-là. Non-violents, poètes, les Errants s’exercent depuis des générations à élargir leur champ de conscience et sont capables de lire dans les pensées. Mais leur monde a changé et les Errants sont de trop.

-) De trop ? Ton roman est violent ?
Il y a de la violence, oui. Mais il y a aussi beaucoup de douceur dans ce récit. L’anthropologue va découvrir des expériences extra-sensorielles nouvelles. Sa romance défendue, au vu de ses principes, va l’ouvrir à des émotions et à des voyages inattendus.

-) Tu penses que les humains pourraient évoluer et développer des capacités nouvelles ?

C’est déjà le cas. Regarde comment notre organisme s’adapte à notre environnement au fil du temps. Notre taille, notre couleur de peau, nos yeux, tout diffère. L’espèce humaine est plurielle. Et notre évolution continue de se poursuivre. Aux niveaux physique, intellectuel, psychique.


-) Vers du mieux ?
Je l’espère. Vers autre chose en tous cas. Sur ce plan, je crois profondément que nous pouvons influer sur notre devenir, notre évolution, nos capacités. Encore faut-il le vouloir.

-) Ma foi je l’espère aussi. Nous verrons bien. En tous cas, les humains ne changent pas. Des minerais rares, des grandes entreprises, des intérêts colossaux, des mercenaires… et, en face, un peuple, les Errants, qui se trouve l’otage de tout cela. Sur le fond, c’est une histoire d’aujourd’hui que tu as racontée.
Tu as raison. Le choix d’une dystopie, d’un monde futuriste est un prétexte. Les droits des peuples à disposer d’eux-mêmes, à la différence, à habiter un monde où les intérêts économiques ne sont pas rois, sont des combats d’aujourd’hui.

-) Ton roman n’est pas angélique. Il est même extrêmement dur dans certains passages. Tu es sans illusion ?

Je suis sans concession. Je ne suis pas naïf au point de sous-estimer le poids des intérêts économiques et de la malveillance. Mais je ne veux pas m’y résoudre.


-) Au point d’être celui qui se fait avoir à l’arrivée ?
Peut-être. Peut-être pas.

-) Tu as aussi joué sur les genres. Ton roman confine à la saga, au conte, au poème… et à la romance !
Tu sais bien que je suis un incurable romantique. J’ai pris beaucoup de plaisir à écrire la personnalité de Phéelle, jeune fille pleine de joie, de danse, de douceur… et d’une profonde intelligence.

-) Finalement, c’est de la Science-Fiction ou pas ?

Oui et non. Une de mes fiertés d’auteur est d’avoir amené à cette lecture des personnes qui ne lisaient jamais de Science-Fiction et ont été éblouis. Une autre est d’avoir été comparé à des auteurs que j’adore comme Isaac Asimov. Pour autant, ce n’est absolument pas de la Science-Fiction de type vaisseaux spatiaux et autres. À la limite, on pourrait dire que c’est un roman d’anticipation.


-) Les chapitres relatifs aux méthodes d’apprentissage, avec les scènes du massage, de la méditation… sont déjà des scènes d’anthologie.
Oui je crois que nous avons beaucoup à progresser dans notre manière d’apprendre et d’enseigner.

-) En tous cas, les réactions de tes lecteurs sont impressionnantes. Ton roman suscite un sacré enthousiasme ! Je lis : « captivant, énivrant, époustouflant… ». Ouaouh !
Tant mieux. Je suis aussi heureux d’avoir été suivi par nombre de lecteurs des Secrets de la maison de France dont le style est très différent. Ce n’était pas aussi évident.

-) C’est une belle marque de confiance de la part de tes lecteurs en tous cas. Une suite ou un préquel sont-ils prévus au Dernier Temps ?
Pourquoi pas ? Plusieurs lecteurs l’ont demandé.

-) Alors nous les attendrons avec impatience.

— Donc nous pourrions parcourir l’espace pendant des millénaires sans pour autant rencontrer une autre civilisation avancée ?

— C’est exactement cela, Anna. Cela étant, sans même évoquer une civilisation extra-terrestre, l’étude de l’adaptation des humains à leurs planètes d’accueil ne cesse de nous surprendre. Songez aux seules différences d’ordre biologique déjà présentes sur Terre entre les races, même si je sais ce mot très connoté. Imaginez les variations que notre espèce pourrait connaître sur plusieurs milliers d’années… et notre évolution sur tous les plans : biologique, comportemental, psychologique… Les interactions entre le vivant et son milieu sont sources d’infinies métamorphoses.

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